Le rôle du différentiel
Dès qu'il y a déplacement, les roues d'un véhicule ne tournent jamais à un régime identique.
Ceci
n'a aucune importance lorsque l'on est en présence de roues porteuses montées
indépendantes sur leur axe, et libres de leur propre régime de rotation.
Il
n'en est pas de même dans le cas de deux roues motrices montées sur un même
essieu.
Lors d'un virage, les distances respectives parcourues par les roues droite et gauche ne sont pas identiques : le montage de deux roues motrices fixées sur un même arbre de transmission est donc impossible.
Le différentiel permet d'adapter le régime de rotation de chaque roue, en fonction de la fréquence de rotation qui lui est imposée, tout en assurant à chaque roue la transmission d'un couple identique.
Même dans le cas le plus favorable qui est le déplacement en ligne droite sur terrain plat, la fréquence de rotation des roues ne peut pas être identique. |
La différence de régime entre les roues est permanente, même lorsqu'il y a déplacement en ligne droite, elle est due :
- aux inégalités de
gonflage ;
- aux inégalités d'usure des pneumatiques ;
- aux inégalités de charge sur les roues ;
-
aux inégalités de profil du terrain (ce qui est toujours le cas).
Le
différentiel est un train épicycloïdal sphérique
Il
se compose de deux planétaires, chacun en liaison avec un demi-arbre de roue.
La
liaison entre les planétaires s'effectue au moyen de pignons satellites qui
sont au minimum au nombre de deux pour une raison d'équilibre.
Les axes des pignons satellites sont solidaires du boîtier et entraînés en rotation par ce dernier. Les demi-arbres de roues sont indépendants, mais liés à la rotation du boîtier par l'intermédiaire des satellites.
Étude cinématique (vitesse)
Fonctionnement
en ligne droite
La couronne entraînée en rotation par le pignon d'attaque, transmet son mouvement à l'axe des satellites. Ceux-ci, presque immobiles sur leur axe, vont entraîner les deux planétaires dans leur révolution. Le véhicule étant en ligne droite, les deux roues tournent sensiblement au même régime, égal à celui du boîtier.
En ligne droite, le satellite assure un régime de rotation quasiment identique à chaque roue. |
Etude
dynamique (couple)
Les satellites qui reçoivent le couple moteur au niveau de leur axe, ont la particularité de le répartir en deux couples rigoureusement égaux sur chaque planétaire.
Le satellite reçoit le couple du moteur au niveau de son axe. La denture étant symétrique, les bras de levier qui transmettent le couple aux planétaires sont les mêmes. |
Les
différents éléments qui constituent un différentiel sont simples et fiables. Les
planétaires et les satellites sont, le plus souvent, constitués de pignons
coniques à denture droite.
Dans
la mesure où les périodicités de vidange sont respectées et qu’aucun corps
étranger ne pénètre dans le boitier, le différentiel ne pose aucun problème de
maintenance.
Fonctionnement en virage
Étude cinématique
La roue extérieure au virage tourne plus vite que la roue intérieure. Pour arriver au même point le planétaire P2 doit effectuer un nombre de tours plus important que le planétaire P1. Ceci oblige le satellite à tourner sur lui-même.
En virage, le régime de rotation perdu par une roue est automatiquement et rigoureusement restitué à l'autre. |
On constate que grâce à
ce satellite, si P1 ralentit de la valeur de l'angle α, P2 accélère de la même
valeur angulaire α'.
Donc si P1 effectue 1
tour de moins, P2 effectuera 1 tour de plus.
Conséquences de l’étude cinématique en virage :
Étude dynamique (en virage)
La force F donnée aux axes des satellites provient du couple moteur. Elle est transmise par la couronne du couple conique au boîtier du différentiel.
Cette force se répartit sur chaque planétaire par l'intermédiaire des satellites. En ce qui concerne le couple transmis, le fait que le satellite se mette à tourner sur lui même ne change pas la valeur des bras de levier L1 et L2.
Les bras de levier L1 et L2
étant rigoureusement égaux (Ø primitif du
satellite), les couples (F x L1) et (F x L2) transmis sur chaque planétaire sont absolument identiques. |
Le couple moteur se répartira toujours en deux couples identiques : Cm = C1 + C2
Les roues, quelle que soit leur régime de rotation ou leurs conditions d'utilisation, exercent sur le sol un couple à la jante identique.
Puissances transmises
On a conclu de l'étude dynamique que : C1 est toujours égal à C2
Pour la roue droite : P2 = C2 x ω2
Pour la roue gauche : P1 = C1 x ω1
On
a conclu de l'étude cinématique que : ω1 est toujours différent d’ω2.
Pw = C m. daN x ω rad.s-1 .
Quelles que soient les conditions de travail, les roues d’un même essieu ne transmettent jamais la même puissance.
Le
régime de rotation des roues d’un même essieu étant toujours différent, elles ne
transmettent jamais la même puissance.
En
résumé
• Le couple moteur est réparti en deux couples égaux sur chaque roue.
• Le régime de
rotation du boîtier du différentiel est la moyenne de régime de rotation des
roues.
•
La puissance transmise sur chaque roue n'est jamais identique.
Si l'on place le véhicule sur cales
En immobilisant la couronne, on constate que si l'on tourne une des roues à la main, la roue opposée tourne du même nombre de tours mais en sens inverse.
La conséquence en est la suivante : Lorsqu'on remorque un engin pour le faire démarrer, si la vitesse engagée est dans un rapport de démultiplication trop élevé (1 ère par exemple), le couple résistant au niveau de la transmission est tel que le boîtier du différentiel ne tourne pas, ou très lentement.
Les deux roues n'ayant pas la même liaison au sol,
celle qui adhère le plus sera entraînée en rotation dans le sens de la marche,
tandis que son homologue tournera en sens contraire.
Ce phénomène est particulièrement dangereux lorsque l’on aborde une descente prononcée en terrain détrempé attelé à une charge lourde. Si l’on n’utilise pas le blocage du différentiel, une des roues avant (ou arrière) peut être amenée à tourner en sens inverse, rendant l’attelage incontrôlable.
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